Après une première enquête réalisée dès les premiers jours du confinement, les responsables associatifs ont été invités à s’exprimer de nouveau, au moment de la reprise progressive de leurs activités. Entre le 18 mai et le 15 juin 2020, 13 500 dirigeants ont témoigné de leur situation actuelle, de leurs préoccupations et des soutiens dont ils dont ils auraient besoin.
Les résultats de l’enquête permettent de prendre la mesure de l’impact économique de la crise sanitaire et des besoins à venir des associations. Retrouvez les résultats de l’enquête ainsi qu’une infographie pour aller à l’essentiel.
Cette enquête met principalement en lumière 5 points :
- L’activité du secteur associatif français dans son ensemble a été largement stoppée
Plus des deux tiers des associations ont fonctionné à moins de 20% de leur activité normale sur la période du confinement. Les plus touchées par cette mise à l’arrêt sont les petites associations culturelles, sportives (9/10 d’associations à l’arrêt) ou encore l’éducation populaire et l’animation.
La plupart des évènements ont été déprogrammés (en moyenne 86% des associations ont été contraintes de les annuler, plus de 90% dans les loisirs, la vie sociale, la culture et le sport)
- L’impact économique a de lourdes conséquences sur l’avenir des associations
Le premier effet de la crise sur les associations est de les laisser dans une grande incertitude quant à leur avenir. Près d’1/3 des associations disent manquer de visibilité à court et moyen terme sur le plan financier et près d’1/3 des associations a bénéficié du fonds de solidarité.
Et pour certaines plus avancées, les perspectives sont mauvaises : 16% des associations n’exécuteront leur budget qu’à 40% ou moins et 2% n’excluent pas un dépôt de bilan. Cela représente, par projection, près de 30 000 associations, dont l’existence est donc menacée.
- L’emploi associatif est menacé
L’impact économique de la crise est plus fort sur les associations employeuses et ce n’est pas sans conséquence. Plus des 2/3 des associations ont toujours recours au chômage partiel. 40% d’entre elles souhaitent même maintenir le chômage partiel le plus longtemps possible. 1/4 utilise les délais de paiement d’échéances sociales et/ou fiscales.
Il est également à noter qu’elles sont 33% à craindre de ne pas pouvoir maintenir leur effectif salarié en l’état dans les 6 prochains mois et 20% à témoigner d’un risque de report de recrutement.
- La reprise d’activités pose question
Les associations expriment de façon quasi unanime le besoin de reprise d’une activité normale, mais dans de bonnes conditions et avec la garantie de soutien financier. En effet, elles attendent à la fois des moyens techniques (moyens de protection, outils de maintien de la vie associative à distance, aide à la communication) et des moyens financiers (confirmation des subventions, une aide financière exceptionnelle, des dons, mais aussi des locaux et des bénévoles).
- Il y a une forte attente du côté des collectivités territoriales
Les associations pensent se tourner vers les aides territoriales, plus proches de leurs spécificités. Une association sur 2 prévoit à court terme de solliciter un soutien de la part de leur région, département ou encore intercommunalité.
Cette enquête du Mouvement associatif et du Réseau National des Maisons des Associations a été construite avec l’appui de Recherches & Solidarités, en lien avec la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et en partenariat avec le CNEA et France Générosités